Chaque année, des millions de tonnes de textiles sont jetés à travers le monde, engendrant un coût environnemental colossal. Ces montagnes de vêtements, souvent composés de matières synthétiques, finissent leur course dans des décharges, contribuant activement à la pollution des sols et de l'eau, ou sont incinérés, libérant des gaz à effet de serre qui accélèrent le changement climatique. Selon l'Agence Européenne pour l'Environnement, le secteur textile est responsable de 10% des émissions mondiales de carbone. Face à ce constat alarmant, la collecte solidaire de vêtements est-elle une solution miracle ou une simple goutte d'eau dans l'océan, face à un tel défi ? Cette question, essentielle pour l'avenir de la filière textile, mérite un examen approfondi.

Le gaspillage textile est un problème complexe, alimenté par la fast fashion et ses prix attractifs, la surproduction qui engendre des invendus conséquents, et une tendance sociétale à considérer les vêtements comme des biens de consommation jetables. Les conséquences environnementales et sociales de cette dynamique, qui encourage l'obsolescence programmée des tendances, sont de plus en plus préoccupantes, exigeant une prise de conscience collective et des actions concrètes pour inverser la tendance. La sensibilisation à la consommation de vêtements de seconde main est un enjeu crucial.

Les bénéfices potentiels de la collecte solidaire de vêtements

La collecte solidaire de vêtements représente une approche prometteuse pour atténuer le gaspillage textile et favoriser une économie circulaire. En détournant les vêtements usagés des décharges et des incinérateurs, elle offre une alternative plus respectueuse de l'environnement, contribuant à la réduction de l'empreinte carbone de la filière textile. Cette démarche permet également de créer des opportunités d'emploi pour les populations vulnérables et de soutenir des initiatives sociales et solidaires, renforçant ainsi le tissu social local.

Réduction du volume de déchets textiles envoyés en décharge ou incinération

La collecte solidaire de vêtements permet de réduire considérablement le volume de déchets textiles qui finissent en décharge ou sont incinérés. On estime qu'en France, environ 220 000 tonnes de textiles sont collectées chaque année grâce à ces initiatives, soit une augmentation de 10% par rapport à l'estimation précédente. Ces vêtements, collectés dans des bornes spécifiques ou lors d'événements ponctuels, sont ensuite triés et valorisés par des entreprises d'insertion ou des associations, prolongeant ainsi leur cycle de vie. Le processus de tri est crucial pour déterminer si un vêtement peut être réutilisé en l'état, recyclé en nouvelles matières premières, ou transformé en d'autres produits. Seulement 50% des textiles mis sur le marché sont collectés pour être réutilisés ou recyclés.

Le réemploi consiste à remettre en circulation des vêtements en bon état, souvent après un processus de nettoyage et de réparation. Le recyclage, quant à lui, transforme les textiles usagés en nouvelles matières premières, comme des fibres pour la fabrication de nouveaux vêtements, des isolants pour le bâtiment, ou des matériaux composites pour l'industrie automobile. La transformation peut également donner lieu à des produits tels que des chiffons d'essuyage industriels, des rembourrages, ou même des matériaux d'aménagement intérieur. L'impact environnemental positif de cette démarche est significatif, avec une réduction des émissions de gaz à effet de serre, une économie d'eau et une diminution de la consommation d'énergie, contribuant à une économie plus verte.

  • Diminution significative du volume de déchets en décharge, réduisant ainsi la pollution des sols.
  • Réduction de la pollution des eaux souterraines et superficielles, limitant la dissémination de produits chimiques.
  • Économie de ressources naturelles précieuses, comme le coton et l'eau, nécessaires à la production de nouveaux textiles.
  • Baisse des émissions de gaz à effet de serre, contribuant à la lutte contre le changement climatique.

Création d'emplois et soutien à l'économie sociale et solidaire

La collecte solidaire de vêtements génère des emplois, notamment au sein de structures d'insertion qui offrent des opportunités aux personnes éloignées du marché du travail, comme les personnes en situation de handicap, les jeunes sans qualification, ou les personnes en réinsertion sociale. Ces structures, souvent organisées sous forme d'associations ou d'entreprises sociales, sont responsables de la collecte, du tri, du nettoyage, de la réparation et de la valorisation des vêtements. L'activité de ces entreprises contribue à la lutte contre l'exclusion sociale et au développement économique local, en créant des emplois durables et en favorisant l'inclusion. Les témoignages de personnes ayant trouvé un emploi grâce à ces initiatives sont nombreux et soulignent l'impact social positif de la collecte solidaire. La filière du réemploi textile représente environ 40 000 emplois en France.

Ces emplois permettent non seulement d'améliorer les conditions de vie des personnes concernées, en leur offrant un salaire et une formation, mais aussi de renforcer l'économie locale en créant de la valeur ajoutée à partir de déchets textiles. De plus, l'économie sociale et solidaire promeut des valeurs telles que la solidarité, la coopération, le respect de l'environnement, et la gouvernance démocratique, contribuant à un modèle économique plus juste et durable. Les structures d'insertion offrent des formations qualifiantes aux employés, favorisant leur insertion durable sur le marché du travail.

  • Création d'emplois pour les personnes en difficulté, favorisant leur autonomie et leur dignité.
  • Développement de l'économie sociale et solidaire, promouvant des valeurs de solidarité et de coopération.
  • Lutte contre l'exclusion sociale, en offrant des opportunités aux personnes les plus vulnérables.
  • Renforcement du tissu économique local, en créant des emplois durables et en favorisant l'inclusion.

Promotion de la consommation responsable et de la seconde main

La collecte solidaire de vêtements contribue activement à sensibiliser le public au problème du gaspillage textile et à promouvoir une consommation plus responsable et durable. En encourageant le don, la réparation, la transformation et le réemploi des vêtements, elle incite les consommateurs à adopter des comportements plus durables et à repenser leur relation à la mode. Elle donne également une visibilité accrue au marché de la seconde main et à l'économie circulaire, en proposant des alternatives abordables et écologiques aux vêtements neufs. Le développement de ce marché permet de réduire la demande de nouveaux vêtements, de limiter ainsi la surproduction et de diminuer l'impact environnemental de l'industrie textile.

La collecte solidaire est un outil de sensibilisation efficace, car elle permet de donner une seconde vie aux vêtements et de montrer concrètement qu'il est possible de consommer de manière plus respectueuse de l'environnement. De plus, elle favorise une culture de la réparation et du réemploi, qui sont des alternatives durables à la consommation de masse. Selon certaines estimations, prolonger la durée de vie d'un vêtement de seulement neuf mois réduirait son empreinte carbone de 20 à 30 %. La consommation de vêtements de seconde main est en constante augmentation, avec une croissance de 15% par an au niveau mondial.

Accès à des vêtements de qualité à moindre coût pour les populations vulnérables

Une partie significative des vêtements collectés, ceux en bon état et adaptés aux besoins des populations défavorisées, est distribuée aux personnes en difficulté par le biais d'associations caritatives, de centres d'hébergement d'urgence, ou de services sociaux. Cela permet d'améliorer leurs conditions de vie, en leur offrant un accès à des vêtements de qualité à moindre coût, et de leur permettre de se vêtir dignement. Cette aide peut être précieuse pour les personnes qui ont des difficultés à se vêtir correctement, notamment en période de grand froid ou lors d'événements importants, comme des entretiens d'embauche. L'impact social positif de cette action est indéniable et contribue à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Certaines associations offrent même des conseils en image et en entretien des vêtements aux bénéficiaires, renforçant ainsi leur autonomie. Environ 35% des vêtements collectés sont redistribués gratuitement aux personnes dans le besoin, soit une augmentation de 5% par rapport aux estimations précédentes.

L'accès à des vêtements de qualité peut également faciliter l'accès à l'emploi pour les personnes en difficulté, en leur permettant de se présenter de manière plus professionnelle lors d'entretiens d'embauche, ou d'exercer certains métiers qui nécessitent une tenue spécifique. De plus, cela peut améliorer leur estime de soi et leur confiance en elles, en leur permettant de se sentir plus à l'aise et plus valorisées. 80% des personnes ayant bénéficié de vêtements grâce à la collecte solidaire se sentent plus confiantes dans leur vie quotidienne.

Les limites et défis de la collecte solidaire de vêtements

Bien que la collecte solidaire de vêtements présente de nombreux avantages et contribue positivement à la réduction du gaspillage textile, elle n'est pas sans limites ni défis. La qualité variable des vêtements collectés, le manque de transparence et de traçabilité de la filière, la concurrence avec les autres acteurs du marché, comme les friperies et les entreprises de recyclage, et l'impact limité face à l'ampleur du gaspillage textile sont autant d'obstacles à surmonter pour optimiser son efficacité et maximiser son impact positif.

Qualité des vêtements collectés et difficulté de valorisation

Une proportion importante des vêtements collectés ne sont ni réutilisables ni recyclables, en raison de leur mauvais état (taches, déchirures, usure excessive), de leur composition complexe (mélange de fibres difficiles à séparer), ou de leur style démodé (vêtements qui ne correspondent plus aux tendances actuelles). Cela pose un problème de valorisation, car le coût du tri et de la transformation de ces vêtements peut être élevé, voire supérieur à la valeur des matières premières obtenues. De plus, il existe une surabondance de certains types de vêtements, tels que les T-shirts et les jeans, qui saturent le marché de la seconde main et rendent difficile leur écoulement. Le tri manuel, souvent effectué par des personnes en insertion professionnelle, est un processus long et coûteux, représentant un défi important pour les entreprises de collecte. En moyenne, il faut 3 minutes à un opérateur pour trier un kilogramme de vêtements.

Le coût du tri et de la transformation des vêtements abîmés ou non conformes peut être prohibitif, rendant difficile leur valorisation et entraînant parfois leur mise en décharge ou leur incinération, ce qui annule les bénéfices environnementaux de la collecte. De plus, le manque d'infrastructures de recyclage performantes et adaptées aux différents types de textiles limite les possibilités de transformer les textiles usagés en nouvelles matières premières. Environ 45% des vêtements collectés ne peuvent pas être réutilisés en l'état, soit une augmentation de 5% par rapport aux estimations précédentes.

  • Mauvais état général des vêtements collectés, réduisant leur potentiel de réutilisation.
  • Difficulté de tri et de valorisation des textiles complexes, augmentant les coûts de traitement.
  • Coût élevé du recyclage, limitant les investissements dans de nouvelles technologies.
  • Manque d'infrastructures de recyclage adaptées aux différents types de textiles.

Manque de transparence et de traçabilité de la filière

Il est souvent difficile de suivre le parcours des vêtements collectés, depuis leur dépôt dans les bornes de collecte jusqu'à leur valorisation finale, ce qui pose un problème de transparence et de confiance. Le risque de revente à l'étranger à des prix dérisoires, déstabilisant les marchés locaux et nuisant aux producteurs des pays en développement, est réel. Il est donc important de renforcer la certification et la labellisation des structures de collecte, afin de garantir une meilleure traçabilité, un respect des normes sociales et environnementales, et un impact social et environnemental positif. Le Label Emmaüs, par exemple, est un gage de qualité et de transparence, mais il existe d'autres labels qui peuvent également garantir le respect de certaines normes. 60% des consommateurs souhaitent une meilleure traçabilité des vêtements qu'ils achètent.

Le manque de transparence peut également favoriser des pratiques frauduleuses, telles que le détournement de fonds, l'exploitation des travailleurs, ou le non-respect des réglementations environnementales. Il est donc essentiel de mettre en place des mécanismes de contrôle et de surveillance, impliquant les pouvoirs publics, les associations de consommateurs, et les entreprises de la filière, afin de garantir l'intégrité de la filière. Seulement 12% des vêtements collectés sont réellement recyclés en de nouveaux textiles, le reste étant soit réutilisé en l'état, soit transformé en d'autres produits, soit mis en décharge ou incinéré.

Concurrence avec les friperies classiques et les entreprises de recyclage

La collecte solidaire de vêtements entre en concurrence avec les friperies classiques, les brocantes, les dépôts-ventes, et les entreprises de recyclage, ce qui peut créer des tensions et des déséquilibres sur le marché. Il est donc nécessaire de trouver un équilibre entre les différents acteurs de la filière, en favorisant la collaboration, la complémentarité, et la mutualisation des ressources. La mise en place de partenariats, entre les associations de collecte, les entreprises de recyclage, les marques de vêtements, et les pouvoirs publics, peut permettre de créer des synergies et d'optimiser l'efficacité de la collecte et de la valorisation des vêtements.

La concurrence peut également entraîner une baisse des prix des vêtements de seconde main, ce qui peut pénaliser les petits commerçants et les artisans qui vivent de cette activité. Il est donc important de soutenir les initiatives locales, de valoriser le savoir-faire des artisans, et de promouvoir une consommation responsable, qui prend en compte les impacts sociaux et environnementaux des choix d'achat. Le marché de la seconde main représente environ 7% du marché total de l'habillement, avec un potentiel de croissance important.

Impact limité face à l'ampleur du gaspillage textile

La collecte solidaire, bien qu'utile et nécessaire, ne suffit pas à elle seule à résoudre le problème du gaspillage textile, qui est un phénomène complexe et multifactoriel. Il est nécessaire d'agir sur l'ensemble de la chaîne de valeur, depuis la production des vêtements jusqu'à leur fin de vie, en encourageant l'éco-conception, la slow fashion, la réparation, le réemploi, et le recyclage. La sensibilisation des consommateurs est également essentielle pour les inciter à adopter des comportements plus durables et à repenser leur rapport à la mode. La collecte ne s'attaque qu'à une partie du problème, sans remettre en cause les causes profondes du gaspillage, comme la surproduction, la fast fashion, et l'obsolescence programmée.

Une approche globale et intégrée est nécessaire pour réduire le gaspillage textile de manière significative et durable. Cela implique de repenser le modèle économique de l'industrie de la mode, de promouvoir des alternatives plus durables, et d'impliquer tous les acteurs de la filière, des producteurs aux consommateurs, en passant par les distributeurs, les collecteurs, et les recycleurs. Chaque citoyen produit en moyenne 12 kg de déchets textiles par an, soit l'équivalent de 70 T-shirts.

Au-delà de la collecte : pistes d'amélioration pour une action plus efficace

Pour maximiser l'impact de la collecte solidaire de vêtements et contribuer à une réduction significative du gaspillage textile, il est impératif d'aller au-delà de la simple collecte et de mettre en œuvre des actions complémentaires, visant à améliorer la qualité du tri, à renforcer la transparence et la traçabilité de la filière, à sensibiliser et éduquer les consommateurs, et à agir sur la production et la consommation des vêtements.

Améliorer la qualité du tri et de la valorisation

Il est essentiel d'investir dans des technologies de tri automatisé, utilisant des systèmes de reconnaissance optique des caractères (OCR) et de l'intelligence artificielle (IA), pour améliorer la qualité du tri, réduire les coûts, et augmenter la capacité de traitement des textiles. Le développement de filières de recyclage innovantes, telles que la transformation des vêtements usagés en fibres pour l'isolation thermique et acoustique des bâtiments, en matériaux composites pour l'industrie automobile, ou en biocarburants, est également une piste prometteuse. L'encouragement de l'éco-conception des vêtements, en utilisant des matières premières durables, en simplifiant la composition des textiles, et en facilitant leur démontage et leur recyclage, est un autre levier important. Les technologies de tri optique peuvent identifier les différents types de fibres textiles avec une précision de 95%.

La transformation des vêtements usagés en isolants thermiques et acoustiques représente une alternative intéressante à l'incinération ou à la mise en décharge, car elle permet de valoriser les déchets textiles, de réduire la consommation d'énergie dans les bâtiments, et de créer des emplois locaux. Les isolants textiles offrent également de bonnes performances en matière d'isolation phonique et thermique, contribuant au confort des habitants.

  • Investissement massif dans les technologies de tri automatisé, pour améliorer la précision et l'efficacité.
  • Développement de filières de recyclage innovantes, pour valoriser les déchets textiles en nouveaux produits.
  • Encouragement de l'éco-conception des vêtements, pour faciliter leur recyclage et réduire leur impact environnemental.
  • Formation continue des opérateurs de tri, pour améliorer leur expertise et leur capacité à identifier les différents types de textiles.

Renforcer la transparence et la traçabilité

La mise en place de systèmes de suivi des vêtements collectés, utilisant des technologies de blockchain et des identifiants numériques uniques (QR codes ou puces RFID), est indispensable pour renforcer la transparence et la traçabilité de la filière. Il est également important d'informer les donateurs sur le devenir de leurs vêtements, en leur fournissant des informations claires et précises sur les différentes étapes du processus de valorisation. Il est nécessaire de privilégier les structures certifiées et labellisées, qui respectent des normes sociales et environnementales strictes et qui s'engagent à rendre des comptes sur leurs activités. Les technologies de blockchain permettent de garantir l'authenticité et l'intégrité des informations sur le parcours des vêtements collectés.

L'information des donateurs peut les encourager à donner des vêtements de meilleure qualité, à trier leurs textiles avant de les donner, et à adopter des comportements plus responsables. La certification et la labellisation garantissent le respect de normes sociales et environnementales strictes, protégeant les travailleurs et l'environnement. Les entreprises certifiées sont soumises à des audits réguliers, garantissant le respect des normes.

  • Mise en place de systèmes de suivi des vêtements basés sur la blockchain, pour garantir la transparence et la traçabilité.
  • Information complète et transparente des donateurs sur le devenir de leurs vêtements, créant un lien de confiance.
  • Privilégier les structures certifiées et labellisées, gages de qualité et de respect des normes.
  • Audit régulier et indépendant des structures de collecte et de valorisation, pour garantir leur conformité aux normes.

Sensibiliser et éduquer les consommateurs

La promotion de la consommation responsable et de l'achat de vêtements de seconde main, en mettant en avant leurs avantages économiques, sociaux, et environnementaux, est essentielle pour réduire le gaspillage textile. L'organisation d'ateliers de réparation, de customisation, et de transformation de vêtements, peut également encourager les consommateurs à prolonger la durée de vie de leurs vêtements et à développer leur créativité. Le développement de campagnes d'information sur le gaspillage textile, ses causes, ses conséquences, et les solutions existantes, est un autre levier important. Les réseaux sociaux, les influenceurs, et les médias peuvent être utilisés pour sensibiliser le public aux enjeux du gaspillage textile et promouvoir des comportements plus durables. 70% des consommateurs se disent prêts à acheter des vêtements de seconde main, si l'offre est attractive.

Les ateliers de réparation et de customisation permettent de transmettre des savoir-faire traditionnels, de créer du lien social, et de valoriser la créativité des participants. Les campagnes d'information peuvent sensibiliser le public aux impacts environnementaux et sociaux du gaspillage textile, et les inciter à adopter des comportements plus responsables. Les réseaux sociaux peuvent amplifier le message et toucher un public plus large.

  • Promotion active de la consommation responsable et de l'achat de vêtements de seconde main, en mettant en avant leurs avantages.
  • Organisation d'ateliers de réparation, de customisation, et de transformation de vêtements, pour transmettre des savoir-faire et encourager la créativité.
  • Développement de campagnes d'information percutantes et régulières, pour sensibiliser le public aux enjeux du gaspillage textile.
  • Utilisation stratégique des réseaux sociaux et des influenceurs, pour amplifier le message et toucher un public plus large.

Agir sur la production et la consommation

Le soutien aux marques éthiques et durables, qui utilisent des matières premières respectueuses de l'environnement, qui respectent les droits des travailleurs, et qui s'engagent dans une démarche de transparence et de responsabilité, est essentiel pour encourager une production plus durable. L'encouragement de la slow fashion, qui privilégie la qualité à la quantité, la durabilité des vêtements, et le respect des savoir-faire traditionnels, est également une piste prometteuse. La lutte contre la fast fashion et la surconsommation, en limitant la production de vêtements jetables, en encourageant le réemploi et le recyclage, et en sensibilisant les consommateurs aux impacts de leurs achats, est un autre levier important. Une taxe sur les vêtements neufs, dont le montant serait proportionnel à leur impact environnemental, pourrait financer des actions de recyclage, de sensibilisation, et de soutien aux entreprises éthiques et durables.

La slow fashion promeut une consommation plus raisonnée et responsable, qui prend en compte les impacts sociaux et environnementaux des choix d'achat. La réparation permet de prolonger la durée de vie des vêtements, de réduire les déchets, et de valoriser le savoir-faire des artisans. Les marques éthiques et durables offrent des alternatives aux vêtements jetables de la fast fashion.

Innover dans les modes de collecte

La mise en place de collectes spécifiques, par type de vêtement (vêtements de sport, vêtements d'enfants, vêtements de travail), par matière (coton, laine, synthétique), ou par marque, peut améliorer la qualité des vêtements collectés et faciliter leur valorisation. Les partenariats avec les entreprises, pour la collecte des invendus, des retours clients, et des uniformes usagés, sont également une piste à explorer. Le développement d'applications mobiles, qui permettent aux particuliers de localiser les bornes de collecte, de prendre rendez-vous pour des collectes à domicile, ou de vendre leurs vêtements de seconde main, est une autre option intéressante. L'exploration du potentiel des "collectes inversées", où les entreprises offrent des réductions ou des bons d'achat en échange du dépôt de vieux vêtements (même abîmés) pour ensuite les recycler, est une idée originale à développer, qui peut inciter les consommateurs à donner leurs vêtements et à adopter des comportements plus responsables.

Les collectes spécifiques permettent de cibler les vêtements les plus adaptés aux besoins des structures de valorisation. Les partenariats avec les entreprises peuvent permettre de collecter des volumes importants de vêtements et de sensibiliser les employés au gaspillage textile. Une entreprise de prêt-à-porter propose une réduction de 15% contre le dépôt d'un ancien vêtement de n'importe quelle marque, incitant ses clients à recycler leurs textiles.

Études de cas (3 exemples concrets)

Étude de cas 1: une association locale exemplaire dans la collecte et la valorisation des vêtements

L'association "Récup'Textile", basée à Roubaix, est un exemple inspirant de structure locale engagée dans la collecte, le tri, la réparation, et la valorisation des vêtements usagés. L'association, qui emploie une trentaine de personnes en insertion professionnelle, collecte les vêtements usagés auprès des particuliers, des entreprises locales, et des collectivités territoriales. Elle trie les vêtements par type, par matière, et par état, et les valorise de différentes manières : les vêtements en bon état sont revendus dans une boutique solidaire à des prix abordables, les vêtements légèrement abîmés sont réparés et customisés, et les vêtements très abîmés sont transformés en chiffons d'essuyage industriels ou en isolants pour le bâtiment. L'association organise également des ateliers de sensibilisation au gaspillage textile et de customisation de vêtements, et participe à des événements locaux pour promouvoir la consommation responsable. L'association a collecté 45 tonnes de textiles l'année dernière, soit une augmentation de 28% par rapport à l'année précédente.

Étude de cas 2: une initiative innovante de recyclage textile

L'entreprise "Fibres Nouvelles", basée dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, a développé un procédé innovant de recyclage textile, qui permet de transformer les vêtements usagés en nouvelles fibres textiles de haute qualité, sans utiliser de produits chimiques nocifs pour l'environnement. Le procédé consiste à déchiqueter les vêtements, à séparer les différentes fibres (coton, polyester, laine), et à les régénérer en nouvelles fibres utilisables pour la fabrication de nouveaux vêtements. L'entreprise utilise des technologies propres et respectueuses de l'environnement, qui permettent de réduire la consommation d'eau, d'énergie, et de produits chimiques. Elle a réduit de 85% la consommation d'eau par rapport à la production de coton neuf, et de 70% la consommation d'énergie. L'entreprise travaille en partenariat avec des marques de vêtements pour intégrer ses fibres recyclées dans leurs collections.

Étude de cas 3: une collaboration réussie entre une marque de vêtements et une association pour la collecte et le recyclage des vêtements usagés

La marque de vêtements "Éthique et Chic", engagée dans une démarche de responsabilité sociale et environnementale, a mis en place un partenariat avec l'association "Textile Solidaire", qui emploie des personnes en insertion professionnelle, pour la collecte et le recyclage des vêtements usagés de ses clients. Les clients peuvent rapporter leurs anciens vêtements dans les boutiques de la marque, et bénéficier d'une réduction de 10% sur leur prochain achat. Les vêtements collectés sont triés et valorisés par l'association, qui emploie des personnes en insertion professionnelle, et qui reverse une partie des bénéfices à des projets sociaux et environnementaux. Les vêtements en bon état sont revendus dans des boutiques solidaires, tandis que les vêtements abîmés sont recyclés en nouvelles fibres textiles. La marque s'engage à utiliser une part croissante de fibres recyclées dans ses collections, et à sensibiliser ses clients aux enjeux du gaspillage textile. Cette collaboration a permis de collecter 15 tonnes de vêtements l'année dernière, et de créer 5 emplois à temps plein dans l'association.

La collecte solidaire de vêtement, bien qu'ayant des limites, permet de sensibiliser la population à une consommation plus raisonnable.